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Double langage d’Abbas à propos de son soutien à l’hommage de la terroriste Dalal Mughrabi

Itamar Marcus et Nan Jacques Zilberdik  |
Dans une interview accordée à la 2e chaîne israélienne la semaine dernière, le chef de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a condamné le fait que les Palestiniens nomment une place d’après Dalal Mughrabi, la terroriste qui avait mené l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire d’Israël.

« Cela ne fait aucun doute, je suis contre. Je condamne cette action [dédier un square à Mughrabi] », déclare Abbas.
 
Pourtant, s’adressant aux Palestiniens en 2010, Abbas déclarait qu’il soutenait cette action.
« Evidemment, nous voulons lui dédier un square… Nous avons mené une action militaire ; puis-je ensuite renoncer à tout ce que nous avons fait ? »
[Al-Hayat Al-Jadida, le 17 janvier 2010]

Palestinian Media Watch a dressé un rapport complet de ce sujet en 2010.

En outre, Abbas a personnellement glorifié la terroriste Mughrabi, qui avait mené en 1978 la prise d’otage d’un bus, lors de laquelle 37 civils avaient été tués. Abbas a financé un centre informatique nommé d’après Mughrabi :
« Hier, le Comité de construction de Hébron a inauguré un centre informatique nommé d’après la Shahida (Martyre) Dalal Mughrabi. Etaient présents à l’événement le conseiller en communications et informations technologiques du Président Mahmoud Abbas… Le centre a été financé grâce à une contribution du cabinet présidentiel. »
[Al-Ayyam, le 5 mai 2009]

Abbas a parrainé la célébration d’un « anniversaire », le 50e anniversaire fictif de Mughrabi, en présence de hauts représentants du Fatah. L’événement comprenait un spectacle, des chansons et des poèmes, tous en l’honneur de la terroriste.

Informations de la TV de l’AP :
« Sous les auspices du Président Mahmoud Abbas, l’Autorité de l'Education politique et nationale a tenu une cérémonie marquant le 50e anniversaire de la Shahida (Martyre) Dalal Mughrabi. La cérémonie comprenait un spectacle de chansons sur la Révolution [du Fatah] et des poèmes sur le sens de l’appartenance et de la loyauté à cette patrie. »
[TV de l’Autorité palestinienne (Fatah), le 29 déc. 2009]

Le texte inscrit sur une bannière géante avec le portrait de Mughrabi, affichée lors de la cérémonie d’anniversaire disait : « Sous les auspices du Président Mahmoud Abbas, l’Autorité de l'Education politique et nationale, cérémonie d’anniversaire de la naissance de la fiancée du cosmos, la Shahida (Martyre) Dalal Mughrabi. »
[TV de l’Autorité palestinienne (Fatah), le 29 déc. 2009]

L’Autorité palestinienne glorifie régulièrement les terroristes et en fait des modèles à suivre pour la société palestinienne. Abbas participe activement à ces actions et a également glorifié d’autres terroristes. Par exemple, après le décès d’Amin Al-Hindi, qui fut l’un des principaux planificateurs du meurtre de 11 athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972, l’AP, en présence d’Abbas et du Premier ministre Fayyad, lui a réservé des funérailles militaires avec déroulement de tapis rouge.

Abbas a honoré un autre planificateur de l’attentat des Jeux olympiques de Munich, Mohammed Daoud Odeh, l’appelant « merveilleux frère et compagnon, coriace et obstiné, combattant acharné. »

Par le passé, Abbas a également admis son implication personnelle et sa responsabilité dans la guerre terroriste de l’AP qui a coûté la vie à plus de 1 000 Israéliens, entre les années 2000 et 2005 (l’« Intifada »). Appelant à la libération de tous les terroristes des prisons israéliennes, Abbas a affirmé « nous leur avons ordonné de faire cela » :
« Je demande [la libération] des prisonniers [sécuritaires] parce que ce sont des êtres humains, qui ont fait ce que nous, nous, leur avons ordonné de faire. Nous, l’Autorité [palestinienne]. Ils ne devraient pas être punis alors que nous sommes assis à la table des négociations. C’est une guerre. L’un (Israël) a ordonné à un soldat de tuer, et j’ai ordonné à mon fils, mon frère, ou autre, d’accomplir le devoir de résistance (euphémisme pour le terrorisme). Untel a tué, et untel a tué. Alors, pourquoi dire que les mains de cette personne sont entachées de sang, et qu’elle doit demeurer en prison ? »
[TV de l’Autorité palestinienne (Fatah), le 14 février 2005]

Abbas a également exprimé sa fierté pour son implication dans l’entraînement des terroristes du Hezbollah :
« Je suis fier d’être celui qui a tiré la première balle en 1965 (le terrorisme du Fatah contre Israël a commencé en 1965), d’avoir enseigné la résistance à tant de personnes dans cette région et dans le monde, et d'avoir défini les critères de son efficacité… nous avons eu l’honneur de mener la résistance. Nous avons enseigné à tout le monde ce qu’est la résistance, y compris au Hezbollah, qui a suivi un entraînement dans nos camps (les camps de l’OLP dans les années 1960 et 1970). »
[Al-Dustour (Jordanie), le 28 février 2008]

Voici les transcriptions complètes des déclarations contradictoires d’Abbas, pour et contre la nomination du square d’après la terroriste Dalal Mughrabi :

Abbas à 2e chaîne de la télévision israélienne – condamne la nomination du square :
Le chef de l’AP Mahmoud Abbas : « S’il y a incitation de ma part, où est-elle ? »
La présentatrice TV israélienne : « A la télévision ».
Abbas : « Non, je dis qu’en Israël aussi il y a incitation. »
La présentatrice : « Je vais vous donner un autre exemple. Lorsque le public israélien voit que l’AP glorifie les terroristes, qu'elle nomme un square d’après [la terroriste] Dalal Mughrabi, ou une rue d’après [le terroriste] Ayyash. »
Abbas : « Ces [nominations] ne se font pas par l’AP mais par les municipalités. Les municipalités ont un certain degré d’indépendance. »
La présentatrice : « Etes-vous personnellement opposé à ces commémorations ? »
Abbas : « Cela ne fait aucun doute, je suis contre… Ce que nous devons faire, vous devez le faire aussi, mais je condamne cette action [dédier un square à Mughrabi].»
[Chaîne 2 de la TV de l’Autorité palestinienne (Fatah), le 19 mars 2011]
 
Abbas aux Palestiniens – en faveur de la nomination du square :
Mahmoud Abbas, chef de l’AP :
« Ils [Israël] disent de moi que je mène des activités terroristes. Quelles sont ces activités terroristes ? Le fait que je recherche ceux qui ont vendu des terres à Jérusalem et que je les pourchasse ? Est-ce un crime ? [Israël dit] : ‘Ne sait-il [Abbas] pas qu’ils [l’AP] ont nommé un square d’après Dalal Mughrabi et il [Abbas] s’est personnellement rendu [à la cérémonie] ?’ – Bien sûr, je n’y suis pas allé moi-même, mais je n’ai pas nié [la nomination]. Evidemment que nous voulons lui dédier un square. OK, et Rehavam Zeevi [le ministre israélien assassiné] ? Ils [les Israéliens] lui ont dédié une route [dans la vallée du Jourdain], près de notre frère Saeb [Erekat, le négociateur en chef du Fatah], etc. Que veut [Israël] ? Que nous renoncions à notre histoire ? Comment ? Nous… avons mené une activité militaire ; pouvons-nous ensuite renoncer à tout ce que nous avons fait ? Non, je n’y renonce pas. » [Les caractères gras ont été ajoutés].
[Al-Hayat Al-Jadida, le 17 janvier 2010]

Voici les transcriptions de l’hommage rendu par Abbas aux planificateurs de l’attentat des Jeux Olympiques de Munich, les terroristes Amin Al-Hindi et Mohammed Daoud Odeh :
« La direction palestinienne, avec le Président Abbas, s’est séparée hier de la dépouille du dirigeant du Fatah et patriote combattant Amin Al-Hindi. Ce fut une cérémonie militaire officielle d’envergure qui s’est tenue dans les quartiers généraux [de l’Autorité palestinienne] pour dire adieu au Shahid (martyr)…
Etaient présents aux quartiers généraux pour la cérémonie d’adieu et pour l’enterrement militaire officiel, en compagnie du Président [Abbas] : le Premier ministre Dr Salam Fayyad ; le secrétaire général du bureau présidentiel, Al-Tayeb Abd-Rahim ; des membres du conseil exécutif et du Comité central du Fatah ; des ministres, des commandants des forces de sécurité, de hautes personnalités civiles et militaires, ainsi que des proches du défunt.
La dépouille d’Al-Hindi, qui était recouverte d’un linceul, est arrivée enveloppée du drapeau palestinien et était portée pas ses fils [métaphoriques] – officiers de la Garde d’honneur aux quartiers généraux présidentiels.
Un tapis rouge était déroulé pour l’arrivée du corps, et l’orchestre militaire a joué l’air de l’adieu final.
Un peloton de la Garde d’honneur a tiré 21 coups de feu.
Le Président Abbas et les participants à l’enterrement ont jeté un dernier regard d’adieu sur la dépouille du défunt au corps et ont déposé des gerbes.
Ensuite, le Président et les personnes présentes ont lu la soura [du Coran] pour l’élévation de son âme pure. »
[Al-Hayat Al-Jadida, le 19 août 2010]


Journal quotidien officiel de l’AP :
Titre : « Le Président [Abbas] exprime ses condoléances pour le décès des combattants Mohammed Odeh et Ja’afar Shadid… »
« Le Président Mahmoud Abbas a envoyé un télégramme de condoléances hier après la mot du grand combattant Mohammed Daoud Odeh (Abou Daoud), décédé juste avant d’avoir atteint les 70 ans. Le télégramme de condoléances disait : ‘Le défunt était l’un des principaux dirigeants du mouvement du Fatah et a vécu une existence remplie de lutte, d’efforts dévoués, et d’énormes sacrifices au nom de la cause légitime de son peuple dans de nombreux domaines. Il était en première ligne de chaque champ de bataille, avec comme objectif la défense de la révolution [palestinienne]. Quel frère merveilleux, un compagnon ; coriace et résolu, un combattant acharné. » [Les caractères gras ont été ajoutés]
[Al-Hayat Al-Jadida, le 4 juillet 2010]

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